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imultiple
2 octobre 2005

02.5. Maurizio Cattelan fond sous le masque. En

02.5.  Maurizio Cattelan fond sous le masque.

En 1997 , les masques en latex peint de Maurizio Cattelan, ( ill.19., ill.20&21.) dont l’ensemble s’intitule Little Sperms, nous présentent physiquement plusieurs visages de l’artiste multiplié. Ils ont l’air tous semblable, mais à y regarder de près, ils sont tous différents, des altérations subsistent d’un visage à l’autre. Boutons, couleurs de peau, morphologie, différent. Ils s’agirait donc de plusieurs identités de l’artiste. Mais l’œuvre nous est présentée non pas sous forme de sculptures de têtes, mais de masques.

Comme si sous ces masques se cachait une autre identité que l’on pourrait penser être « le vrai visage », la véritable identité de l’artiste. Qui serait commune à tous les masques ?.

Un autre détail frappe, c’est que tous les masques sont plus petits que le visage réel de l’artiste (visage de l’artiste à 37 ans, taille de chaque masque : 10 x 15 x 10 cm). Aucun des masques ne pourrait véritablement s’adapter au visage d’un adulte, mais pourrait tout à fait correspondre à celui d’un enfant d’une dizaine d’années. Sauf que les proportions du visage d’un enfant ne sont pas les mêmes que celles du visage d’un adulte.

Peut-être l’œuvre nous représente Maurizio Catellan lui-même étant enfant, cherchant sa propre identité et son devenir d’adulte, d’où les différentes altérations entre les visages qui symboliseraient une personnalité encore non définie, une identité en construction.

Il y aurait alors, au final, à l’âge adulte (tout du moins l’âge de l’artiste) une identité unique, commune où se fonderaient tous les masques.

On ne peut s’empêcher de repenser à la phrase de Claude Cahun :

Sous ce masque un autre masque. Je n’en finirai pas de soulever tout ces visages.[1]

A la différence bien sûr que les masques de Maurizio Cattelan peuvent sembler inviter le spectateur à les porter. Alors que, chez Claude Cahun, ils sont impalpables, ils n’existent pas matériellement.

Ne pourrait-on pas y voir des identités multiples actuelles de l’artistes dont la représentation par la multiplication des masques amènerait dans l’altération une réduction du visage.

Et l’on pourrait imaginer qu’une multiplication plus importante encore, ( le double en nombre par exemple ) nous amènerait des masques deux fois plus petits.

A l’image des mannequins de cire de Gilles Barbier dans l’œuvre, où ses clones sont plus petits que l’original, mettant en exergue le danger de la reproduction de l’être non naturel (Clonage).

Le titre de L’œuvre de Maurizio Catellan :  Little Sperm  , inclue une notion de reproduction. Tous les masques ont-il été créé à partir d’un original (l’artiste lui-même ?), ou alors, dans un premier temps un masque fut-il créé à partir du visage de l’artiste, et les suivants à partir de la première reproduction, entraînant ainsi une perte de ressemblance avec l’original au fur et à mesure des reproductions ?


[1] Claude Cahun et Moore, citation extraite du photomontage Aveux non avenus, 1929-1930, ill.2 page 20 de ce mémoire.

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