02.4.2. La multiplication du corps n’est pas la
02.4.2. La multiplication du corps n’est pas la multiplication de l’identité.
Seulement le modèle est l’artiste lui même, ce qui tend à faire comprendre que la multiplication du corps n’implique pas forcément une identité multiple, mais que l’on assiste plutôt à une idée de fantasme de rapport de l’artiste avec lui même.
L’unicité est d’autant plus rendue que, par leur apparence clonée il n’ y a pas de dominé et de dominant, parce qu’en fait celui qui donnerait l’impression de dominer l’autre, ne serait que lui même et non un jumeau, non un frère.
Ils ne sont que des représentations parce qu’il n’y a aucun rapport à l’autre. « L’autre », c’est le spectateur, les autres humains qui vivraient autour, nous mêmes en regardant l’installation.
Nous sommes face à un rapport à « soi » (en l’occurrence l’artiste avec lui-même) et non à un rapport à l’autre.
Jaques Derrida disait
On peut se construire soit-même que dans son rapport à l’autre.[1]
Cela signifierait-il, que chez Charles Ray comme il n’y a pas de
rapport à l’autre il n’y a pas de construction d’identité ?.
Je ne verrais pas cette scène comme une construction, ni quelque chose en devenir, mais plutôt comme un état fixe.
Cette auto-adulation de lui-même se trouve renforcée par le détail de la scène de fétichisme du pied (à gauche et vers le centre de l’image).
C’est une multiplication du corps et non une multiplication d’identité.
[1] Jaques Derrida