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imultiple
2 octobre 2005

04.5. La voix de son maître. Partie 2 : Des

04.5.         La voix de son maître. Partie 2 : Des vertiges.

Je reviens sur l’idée du micro d’Oursler dans son installation Judy. On peut dire que le micro est l’habit que revêt le visiteur pour incarner, ou pour s’emparer d’identités.

« L’attraction » du micro me fait penser au film d’Alfred Hitchcock, Vertigo (ill.35) où le personnage principal remodelait une femme à l’image d’une femme morte qu’il avait aimé.

Je remodèle via le micro la multitude de Judy que me proposait Tony Oursler.

A moins qu’il souhaite que celle-ci soit perçue comme un réceptacle « vide » en attente de possessions via les visiteurs. Un bouquet de fleur nous crie ” I don’t care what you smell, just eat it”, Chaque hybride objet-projection lorsqu’il nous parle, est souvent agressif, voire insultant, un peu comme s’il nous demandait de nous mêler de nos affaires et de passer notre chemin.

Où plutôt, au vu de ce que nous dit le bouquet, qu’il faudrait nous dépêcher pour le manger et ne pas tatillonner just eat it, l’idée de manger, de dévorer me vient à l’esprit aussi via le micro de l’installation, je m’accapare, je dévore littéralement les identités de Judy et les fais mienne, je ne deviens pas Judy, je ne l’incarne plus, je suis Judy, je suis toutes les Judy.

Au début du mémoire il était dit que nous nous construisions des identités toujours par rapport aux autres. Est-ce que les identités de Judy n’existeraient qu’a travers moi, c’est un peu comme l’identité des objets. Il n’existe que parce que je suis « là », elle est mon réceptacle et je lui donne des identités liées à moi, même si elles ne me sont pas personnelles. En un instant donné nous pouvons être plusieurs à lui conférer une multitude d’identités.

Les autres nous perçoivent d’une certaine façon, mais il ne s’agit pas que d’interprétation, de perception, de point de vue. En poussant plus loin, je dirais que nous sommes tous le réceptacle de quelqu’un d’autre. Mes identités existent aux travers des autres.

On revient à cette idée des identités pour chaque conteste (travail, famille etc), à cette perpétuelle mise en scène de la vie quotidienne dont parlait Erwing Goffman. J’essaierai encore de pousser l’idée à ses extrêmes, je pense qu’un être lambda possède au minima autant d’identités qu’il y a d’autres êtres humains que lui.

Nos identités vivent aux travers des autres, artefacts et êtres vivants. Notre identité est multiple, parce que tout simplement nous ne sommes pas seul.

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